AU FEU LES POMPIERS de Milos Forman Samedi 15 Févier 2014 à 15h

   Dans une petite ville de province, le comité du bal des pompiers prépare fiévreusement la soirée afin que tout se passe bien et que tout le monde s'amuse. Mais en fait la fête est ratée, avec de multiples incidents et vols. Forman, qui voulait en fait évoquer la société dans laquelle il vivait, juste avant les événements de Tchécoslovaquie en 1968, provoqua un scandale monstre et la démission de 45.000 pompiers.

Milos Forman est né le 18 février 1932 à Càslav en Tchécoslovaquie. Il est encore un enfant quand il perd son père et sa mère, arrêtés et déportés respectivement à Auschwitz et Buchenwald. 

À la fin de sa scolarité, Forman s’inscrit en section « scénario » à l’école de cinéma de Prague (la FAMU) où il aura pour professeurs d’éminentes figures de « l’âge d’or » du cinéma tchèque. Après un passage par la télévision en tant que scénariste et une collaboration avec Alfred Radok, il fait ses débuts de réalisateur en 1963 avec deux courts métrages: « Konkurs » (« L’audition ») et « Kdyby ty muziky nebyly » (« S’il n’y avait pas ces guinguettes »). Ses thèmes de prédilection – qu’il développera tout le long de son œuvre, y sont déjà posés: conflit de générations, critique du pouvoir en place, jeunesse en révolte, personnages en marge du système…

Suivent « Cerny Petr » (« L’as de pique ») et « Lásky jedné plavovlásky » (« Les amours d’une blonde» ) qui l’intronisent comme une figure désormais incontournable du jeune cinéma tchèque mais aussi, européen. Carlo Ponti le remarque et fait appel à lui pour l’écriture et la réalisation d’un film en Italie. Ce projet ne verra pas le jour mais Ponti lui propose en revanche de financer son prochain film. Ce sera « Au feu les pompiers », une satire à peine déguisée, des apparatchiks du parti communiste tchèque, que Carlo Ponti rejettera au final et qui sera interdit en Tchécoslovaquie.

Commence pour Milos Forman une longue période d’exil et une carrière américaine entamée avec « Taking Off », une satire de la Middle class, plutôt mal accueilli outre Atlantique.
Suivront « Vol au-dessus d’un nid de coucou », « Hair », « Ragtime », « Amadeus » qu’il tourne à Prague, « Valmont », « Larry Flint » et enfin « Man on the Moon ». Sept films aux succès inégaux mais qui semblent tous hantés par une conscience éternellement à la marge.